
LES FRANCISCAINES – Sebastião Salgado, Collection de la MEP
LES FRANCISCAINES
Sebastião Salgado, Collection de la MEP
A lire aussi : Hommage à Sebastião Salgado

Périphérie de Guatemala Ciudad, Guatemala, 1978
Collection MEP, Paris.
Don de l’auteur en 1988
LA PROMESSE ?
Les Franciscaines est particulièrement heureux de présenter à Deauville, dans le cadre de l’année France-Brésil, l’œuvre de Sebastião Salgado, artiste majeur et photographe mondialement reconnu. Depuis un demi-siècle, son travail a marqué l’histoire de la photographie grâce à des images en noir et blanc d’une esthétique saisissante et d’une puissance extraordinaire, devenues pour beaucoup des icônes intemporelles. Au-delà de leur beauté, ses œuvres se distinguent par leur dimension humaine et leur réflexion profonde sur les bouleversements sociaux et économiques qui ont transformé le monde au XXe siècle
Cette exposition, réalisée par la Maison Européenne de la Photographie (MEP), en partenariat avec Les Franciscaines, est une nouvelle étape dans la collaboration fructueuse entre nos institutions.
La MEP, qui abrite l’une des plus importantes collections de photographie contemporaine en France, entretient depuis de nombreuses années une relation privilégiée avec Sebastião Salgado. Grâce à cette relation, un ensemble unique et représentatif de ses plus grandes séries a pu être constitué.
Après le succès de l’exposition consacrée à Irving Penn en 2023, c’est avec une immense joie que nous renouvelons ce partenariat pour offrir un parcours inédit dans l’univers de Salgado.
L’exposition débute avec son premier projet personnel Autres Amériques, où il explore l’âme de l’Amérique Latine, son continent d’origine, et y forge son style inimitable, mêlant perfection de la composition et maîtrise du noir et blanc.
Elle se poursuit par de larges extraits de ses deux grands projets : La Main de l’Homme et Exodes dans lesquels il a parcouru le monde pendant des décennies pour capturer les fractures et les grandes révolutions sociétales de notre époque. Enfin, elle s’achève avec Genesis, une ode au monde des origines, où Salgado célèbre les parties préservées de notre planète, à l’écart de la folie des hommes.Je me réjouis que cette exposition, dédiée à l’un des plus grands photographes de notre temps, invite également à une réflexion essentielle sur les enjeux cruciaux de l’avenir de notre planète.
Philippe Augier, Maire de Deauville
Président des Franciscaine
EDITO DU COMMISSAIRE
Sebastião Salgado a réalisé, pendant près de cinquante ans, une œuvre considérable, en mettant la problématique humaine au centre de son projet. Il est devenu l’une des plus grandes figures de la photographie humaniste et documentaire moderne.
Il s’est attaché aux grandes mutations de notre époque dont sont victimes les populations les plus fragiles, subissant les conflits et la pauvreté ; ainsi que les dérives tragiques, tant humaines qu’environnementales, d’une société industrielle en voie de disparition. Son travail associe une analyse rigoureuse des situations, à une puissance plastique formelle et poétique.
A travers la force graphique de ses images, par sa maîtrise toute en nuance du noir et blanc – sa palette de gris est parfaitement maîtrisée -, ses images puissantes incarnent, au plus haut point, le pouvoir qu’a la photographie de changer notre regard sur le monde.
Cette exposition présente deux faces du travail de Sebastião Salgado à travers une sélection de tirages issus de la collection de la Maison Européenne de la Photographie à Paris.
La MEP a soutenu le travail de Sebastião Salgado dès les années 1980. Elle a constitué une collection unique et représentative de son travail et a exposé ses travaux à de multiples reprises. Ce soutien a permis au photographe d’entreprendre dans les années 1990 certains de ses plus grands projets et en retour, Sebastião et Lélia Wanick Salgado ont soutenu la MEP, à travers une importante donation en 2018, célébrant ainsi près de quarante ans de relations fortes et amicales.
Le parcours s’attarde d’abord sur les 25premières années d’un photographe engagé qui s’est confronté à la fureur et aux tourments de l’humanité ; suivi de son regard sur le monde des origines à travers son projet Genesis, hommage à la beauté et à la fragilité d’une planète restée à l’abri de la folie des hommes et qu’il est vital de préserver.
Sebastião Salgado a quitté le Brésil, alors sous la coupe d’une dictature militaire, en1969, pour la France, avec Lélia Wanick Salgado, son épouse qui est sa partenaire de vie et de travail depuis le premier jour. Après une solide formation en économie sociale, et alors qu’il travaille comme économiste dans un grande organisation international à Londres, il revient en Franceen 1973, et décide de tout abandonner pour devenir photographe.
Très vite il s’oriente vers une photographie sociale, rejoignant les grandes agence sde presse française, Sygma, Gamma, puisMagnum en 1979. Pendant 25 ans, il sillonne le monde en mettant la problématique humaine au centre de ses projets.Ses premiers reportages portent sur la condition des travailleurs immigrés en Europe ou sur les ravages de la sécheresse et de la famine en Afrique (1984-1985).Puis il entreprend son premier grand projet personnel : Autres Amériques(1977-1984), où il revisite l’Amérique latine, son continent d’origine, en évoquant la persistance des cultures indiennes et paysannes.
Riche de sa formation en économie, il décrypte et documente les grands mouvements sociaux et politiques qui modifieront les équilibres du monde à la fin du siècle dernier, et leurs conséquences sur les populations. Ce qui caractérise sa démarche photographique, c’est l’ampleur des projets qu’il réalise sur plusieurs années, fondés sur une riche recherche documentaire et un discours social et politique réfléchi. Il créé sa propre structure dirigée par son épouse Lélia Wanick Salgado qui réalisera ses grandes expositions et dessinera ses ouvrages les plus emblématiques.
Il se lance ainsi dans de vastes fresques photographiques. Ce sera La Main de l’Homme où pendant six ans, il parcourt trente-cinq pays à la recherche des industries en voie de disparition, et qui emploient encore des travailleurs manuels(1986-1992), puis Exodes(1994-1999), sur les vastes mouvements migratoires qui bousculent les équilibres de notre planète : l’abandon des campagnes vers les villes, l’immigration économique, les réfugiés fuyant les conflits les plus terribles.
A force de côtoyer la misère et la souffrance au fil de ses nombreux reportages et de voir la violence d’un monde en perdition, Sebastião Salgado traversera une période sombre de doute et de mélancolie. Mais en 1998, il entreprend, avec sa femme Lélia, la création de l’Institut Terra, vaste projet écologique sur les terres de la ferme familiale au Brésil, qui lui redonnera une énergie nouvelle. Il entreprend alors au début des années 2000, un nouveau projet intitulé Genesis, à la recherche du monde des origines, celui qui a évolué pendant des millénaires sans être confronté au rythme de la vie moderne, avant d’oublier ce qui fait de nous des êtres humains. Il réalisera de 2004 à 2012 près de trente-deux voyages aux confins du monde, des Galápagos à l’Amazonie, en passant par l’Afrique et l’Arctique. Cette deuxième partie de l’exposition nous révèle des paysages, un faune sauvage et des peuples qui ont su échapper au monde contemporain. Elle met à l’honneur ces régions vastes et lointaines où, intacte et silencieuse, la nature règne encore dans toute sa majesté, loin de la folie dévastatrice des hommes. Quelque 46% de la planète vivent encore au temps de la Genèse, nous rappelle Salgado.
En 2018, Lélia et Sebastião Salgado ont fait don à la MEP d’un ensemble exceptionnel de 105 tirages dont 75 de la série Genesis qui sont présentés ici pour la première fois.
Son ode à la fragilité de la terre est aussi une mise en garde sur tout ce que nous risquons de perdre.
Cette collection témoigne de l’engagement d’un homme et de son épouse, qui ont tout fait ensemble, et de l’immense talent d’un photographe qui a su regarder le monde au plus près, témoignant de ses grandes évolutions sociétales pour en traduire avec force les fractures et mais aussi ce qui lui reste d’humanité.
Pascal Hoël, Commissaire de l’exposition, Responsable des collections de la ME
PARCOURS DE L’EXPOSITION
1ÈRE PARTIE PHOTOGRAPHIES 1973-1999
Sebastião Salgado parcourt le continent africain dès ses premières années de photoreporter au milieu des années 1970.
Il couvre la guerre en Angola et au Sahara espagnol puis en1984 et 1985, il s’intéresse au Sahel. Cette région de l’Afrique qui traverse 6 pays a subi une sécheresse et une famine d’une ampleur jamais égalée et la guerre sévit dans certaines régions.
Salgado y travaille surtout avec les équipes de Médecins Sans Frontières au Mali, au Tchad, en Éthiopie, auSoudan et en Érythrée.Publiées dans la presse internationale, ses images de cette catastrophe humanitaire marqueront les esprits dans le monde entier.
De 1977 à 1984, Sebastião Salgado parcourt l’Amérique Latine, de la région torride, quasi côtière et basse du Nordeste du Brésil, jusqu’aux montagnes du Chili, de la Bolivie, du Pérou, de l’Equateur, du Guatemala et du Mexique.
« Ce travail dura sept ans, sept siècles plutôt, car je remontais le temps, à une vitesse lente et dense, qui marque le passage de toutes les ères dans cette région du monde, de tout un flux de cultures à la fois si différentes et si semblables dans leurs croyances, coups du sort et souffrance. » Sebastião Salgado
Il parcourt la Sierra Madre mexicaine, avec ses brumes, ses champignons hallucinogènes et ses peyotl magiques. Il partage la vie de communautés souvent isolées pendant de longues semaines.
Autres Amériques est le premier livre de Salgado. Publié en France par les éditions Contrejour en 1986, il est aujourd’hui reconnu comme l’un des ouvrages majeurs des années 1980 « pour la force des images qui déploient de page en page une vision du monde en accord avec une riche vision intérieure, qui permet de capter l’âme des êtres humains tout en les incluant dans la grande fresque universelle. » Claude Nori

Mineurs de charbon, Dhanbad,
État de Bihar, Inde, 1989
Collection MEP, Paris.
De 1986 à 1992, Sebastião Salgado réalise une série de reportages sur le travail manuel à travers plusieurs continents et 22 pays.
Ce projet est conçu dans le but de raconter l’histoire d’une époque et constitue une sorte d’archéologie visuelle d’une ère que l’Histoire connaît sous le nom de Révolution Industrielle. Salgado s’intéresse à l’exploitation du pétrole en Azerbaïdjan, aux chantiers navals en Pologne et enFrance, à la cueillette du thé au Rwanda, à la pêche au thon en Sicile, aux industries textiles au Bangladesh et auKazakhstan, et tant d’autres reportages qui racontent une humanité à la fois héroïne et victime d’un monde du travail impitoyable mais en voie de disparition.
« La main de l’Homme est un hommage aux travailleurs, l’adieu à tout un monde qui est en train de disparaître lentement, un tribut à ces hommes et à ces femmes qui travaillent encore avec leurs mains, comme ils l’ont fait pendant des siècles. » Sebastião Salgado
La Serra Pelada était une mine à ciel ouvert, située dans l’État dePara au Brésil, aujourd’hui fermée. Au plus fort de son activité,50 000 garimperos (chercheurs d’or) remontaient inlassablement de lourds sacs de boue, dans l’hypothétique espoir que l’un d’eux renfermerait de l’or.
L’état qui contrôlait la mine accordait des concessions appelées barranco à plusieurs centaines de personnes. Creusé uniquement à la verticale, un barranco était contrôlé par un surveillant que l’on reconnaissait généralement à ses vêtements propres. Une équipe de trois hommes creusait dans la boue tandis que les six autres hommes emportaient les sacs hors de la mine. Chaque sac pesait entre 35 et 65 kilos et l’ouvrier était payé en moyenne 20 centimes par sac. La mine était ouverte pendant la saison sèche, la nature du terrain rendait impossible l’utilisation de machines et les conditions de travail y étaient particulièrement éprouvantes pour ces hommes.
Après la guerre du Golfe de 1991, plus de cinq cents puits de pétrole crachentdes tourbillons de flammes rugissantes dans le ciel noirci.
Les experts les ont appelés « puits sauvages », pour désigner ces bouillonnements violents déversant pour certains des flots de pétrole brut, propulsant pour la plupart des torrents de flammes ronflants à 20 mètres dans les airs. Plusieurs sociétés, toutes originaires du Texas ou du Canada, viendront pour arrêter le désastre mais les ouvriers mettront plus d’un an à calmer les flammes.

Gisement de pétrole du Grand Burhan, Koweit, 1991
Collection MEP, Paris.

Canalisation d’eau potable desservant les quartiers prospères, bidonville de Mahim, Bombay, Inde, 1995
Collection MEP, Paris.
La pauvreté, les guerres et la répression déracine des centaines de millions de personnes dans le monde. Les bouleversements économiques survenus à l’échelle planétaire contribuent à appauvrir les campagnes.
L’exode rural crée des métropoles gigantesques, impossibles à gérer. Les personnes que l’on a arrachées à leur domicile ne sont que les victimes les plus visibles de ce bouleversement mondial.
De 1993 à 2000, Sebastião Salgado accompagne les grands mouvements de population à travers le monde.
Il passe six ans, aux côtés des migrants, dans les camps et dans les bidonvilles surpeuplés où les nouveaux arrivants achèvent le plus souvent leur voyage. Il parcourt ainsi plus de 35 pays pour témoigner de ces déplacements. Son projet évoque le périple des Latino-Américains vers les États-Unis, l’exode vietnamien, les populations afghanes déplacées, le drame des réfugiés de l’ex-Yougoslavie, des réfugiés hutus venus du Rwanda, le mouvement des paysans sans terre au Brésil, les mégalopoles d’Asie orientale et occidentale, et tant d’autres tragédies qui ont contribué à redessiner la planète.

Mouvement des paysans sans-terre, État de Sergipe, Brésil, 1996
Collection MEP, Paris
2E PARTIE GENESIS 2004-2011
« Sebastião Salgado se lance au début des années 2000 dans un grand projet intituléeGenesis.Il réalise de 2004 à 2012, près de32 voyages aux confins du monde, des Galápagos à l’Amazonie, en passant par l’Afrique et l’Arctique. Genesis est la quête du monde des origines, celui qui a évolué pendant des millénaires avant d’être confronté au rythme de la vie actuelle, avant d’oublier ce qui fait de nous des êtres humains. Ces photographies nous présentent des paysages, des animaux et des peuples qui ont su échapper au monde contemporain. Elles mettent à l’honneur ces régions vastes et lointaines où, intacte et silencieuse, la nature règne encore dans toute sa majesté. On peut s’abreuver à la splendeur des régions polaires, des forêts tropicales, des savanes, des déserts torrides, des montagnes dominées par des glaciers et des îles solitaires. Si certains climats sont tropfroids ou arides pour la plupart des formes de vie, on trouvera dans d’autres régions des animaux et des peuples qui ne pourraient survivre sans cet isolement. Ils forment ensemble une incroyable mosaïque où la nature peut s’exprimer dans toute sa grandeur.Les photographies de Genesis aspirent à révéler cette beauté. Elles constituent un hommage à la fragilité d’une planète que nous avons tous le devoir de protéger. » Lélia Wanick Salgado

Manchots à jugulaire sur un iceberg, Îles Sandwich du Sud, 2009 / Collection MEP, Paris.
Don de Sebastião Salgado et Lélia Wanick Salgado en 2018
Aux confins du Sud
Aux confins du Sud raconte l’histoire de l’Antarctique, ses paysages gelés et ses animaux robustes, manchots, otaries et baleines, notamment ceux photographiés dans leur aire de reproduction de la péninsule de Valdés. Puis en Géorgie du Sud, aux Malouines, dans l’archipel de Diego Ramirez et dans les îles Sandwich, les nombreuses espèces de manchots, d’albatros, de pétrels géants à ailes larges et de cormorans font leur vie.
Sanctuaires
Sanctuaires s’ouvre sur les paysages volcaniques et la faune unique des îles Galápagos et s’intéresse aux anciens peuples de Nouvelle-Guinée et d’Irian Jaya, aux Mentawaï de l’île de Siberut au large de la province indonésienne de Sumatra, ainsi qu’aux paysages, à la faune et à la végétation des différents écosystèmes de Madagascar.
Afrique
L’Afrique offre une grande variété, allant de la faune extraordinaire du delta de l’Okavango au Botswana aux gorilles du parc des Virunga à la frontière du Rwanda, du Congo et de l’Ouganda, du peuple Himba de Namibie et des tribus Dinkas du Soudan au peuple San du désert du Kalahari au Botswana, des tribus Omo dusud de l’Éthiopie aux anciennes communautés chrétiennes du nord de l’Éthiopie.
L’Afrique dévoile une remarquable panoplie de déserts, dont les couleurs vont du gris foncé au rouge profond, les textures du sable à la roche, certains plats comme des océans, d’autres interrompus par des montagnes arides. Pourtant, sur certaines images de Libye et d’Algérie, on trouve aussi des signes de vie, non seulement des cactus et des redents, mais aussi de l’art rupestre datant de plusieurs milliers d’années.
Terres du Nord
Terres du Nord montre les paysages de l’Alaska et du plateau du Colorado aux États-Unis, les paysages et la faune du parc national de Kluane sur l’île de Baffin au Canada, le Grand Nord russe, notamment la zone de reproduction des ours polaires sur l’île Wrangel, les peuples autochtones Nénèstes dans le nord de laSibérie ainsi que la péninsule du Kamtchatka.
Amazonie et Pantanal
Couvrant la forêt tropicale géante, vue de l’espace, l’Amazone et ses affluents ressemblent à un arbre de vie géant, dont les bras et les mains s’étendent du cœur duBrésil vers les pays voisins. Au nord, on trouve les Tepuis du Vénézuela, les formations géologiques les plus anciennes de la planète, ainsi que la faune et la flore du Pantanal, dans le Mato Grosso brésilien. Des images de la tribu indienne Zo’é, contactée pour la première fois il y a seulement vingt ans, et des tribus plus assimilées du bassin supérieur du Xingu, au Brésil, sont également incluses dans le reportage.

Les femmes zo’é se teignent le corps avec un fruit rouge, l’urucum ou roucou, village de Towari Ypy, Etat de Pará, Brésil, 2009 / Collection MEP, Paris.
Don de Sebastião Salgado et Lélia Wanick Salgado en 2018
FOCUS SUR 3 ŒUVRES
MUDMAN
Les Hautes-Terres de Papousie-Nouvelle-Guinée aux vallées fertiles, aux rivières turbulentes et aux chaînes de montagnes en dents de scie qui courent jusqu’à l’horizon sont une région aussi spectaculaire que magnifique.
Il a fallu attendre les années 1930 pour que le monde moderne entre en contact avec les tribus diverses et d’une grande créativité artistique qui y vivent. Les Mudmen, « hommes de boue », sont parmi les plus étonnantes créations de l’univers imaginaire de Hautes-Terres.

GARIMPEROS
Chaque jour 50 000garimperospénètraient dans la mine à ciel ouvert de Serra Pelada.
Et enfoncés dans la boue creusaient pour trouver de l’or dans l’Etat brésilien de Para.Les porteurs devaient garder le plus possible les mains libres s’ils voulaient rester en équilibre sur les échelles jalonnant le dur chemin qui menait du fonds de la mine à la surface.

Mine d’or de Serra Pelada, État de Parà, Brésil, 1986
Collection MEP, Paris
LE MOUVEMENT DES PAYSANS SANS-TERRE AU BRÉSIL
Durant de long mois, 2800 familles ont occupé la plantation de Cuiaba dans le Xingo Sertao, en bordure du fleuve Sao Francisco, jusqu’à ce que l’expropriation du domaine soit enfin approuvée, le 6 mai 1996. Ce fut une grande victoire pour les paysans qui se rassemblèrent pour fêter l’événement. État de Sergipe, Brésil, 1996.

COMMISSARIAT
PASCAL HOËL
Responsable des collectionsMaison Européenne de la Photographie, Paris Pascal Hoël a assuré le commissariat de nombreuses expositions à la MEP ou hors les murs autour des travaux de photographes tels que Valérie Belin, Harry Callahan, Stéphane Duroy, Raymond Depardon, Robert Frank, Michel Journiac, Ikko Narahara, Irving Penn, Klavdij Sluban, Johan van der Keuken, Sabine Weiss, …
INFORMATIONS PRATIQUES
TARIFS
- PASS EXPOSITIONS
Plein tarif : 13 €
Abonnés Friendciscaines : 8 €
Tarif jeune et solidaire : 5 €
- VISITES COMMENTÉES
Samedi 14h30 (hors billet d’entrée)
Plein tarif : 5 €
Abonnés Friendciscaines : 3 €
Tarif jeune et solidaire : 2 €
ABONNEMENT FRIENDSCISCAINES
Le Pass Friendciscaines est un abonnement annuel aux Franciscaines.
Il permet d’avoir accès à une large offre de propositions culturelles dans des conditions privilégiées : expositions, spectacles, concerts… Il inclut l’emprunt de toutes les collections de la médiathèque, un accès aux ressources numériques, un accès illimité au musée André Hambourg, un libre accès au FabLab, des tarifs réduits pour les expositions temporaires et les spectacles etc.
LES FORMULES
Pass individuel : 60 € et Pass+ : 90 €
Pass Famille : 100 € et Pass+ : 150 €
Pass étudiant et solidaire : 30 €
Pass entreprise (10 abonnements ou +) : 55 € par pers.
Pass jeune : 12 €
NOUVEAU ! Avec le PASS+ profitez des expositions temporaires en illimité !
LES FRANCISCAINES
Ouvert en mai 2021,Les Franciscaines – Deauville associe dans des espaces communs : une médiathèque, un musée, des espaces d’expositions et une salle de spectacles. Pour la première fois, du matin au soir, les livres, les œuvres du musée, les rencontres et conférences ainsi que les spectacles et concerts se découvrent et se vivent au sein d’un même site.
Ce lieu de vie et de culture, a pris corps dans un ensemble patrimonial remarquable du xixème siècle, l’ancien couvent des sœurs Franciscaines, dont il conserve le nom, rénové et réinventé par l’architecte Alain Moatti. Les Franciscaines déploie toute l’année une programmation transversale et des expositions singulières pour fédérer et décloisonner les pratiques culturelles en rassemblant les générations. Un lieu intergénérationnel où le visiteur devient acteur de son expérience, où il se sent comme chez lui, dans un espace-temps à part.
Avec cet équipement, la Ville de Deauville a créé un lieu unique et novateur qui lui ressemble. En trois ans, Les Franciscaine sa accueilli plus de 750 000 visiteurs.
HORAIRES
10h30 > 18h30
145 B Avenue de la République,
14 800 Deauville
Du mardi au dimanche
CONTACT
contact@lesfranciscaines.fr
Téléphone : 02 61 52 29 20
www.lesfranciscaines.fr
LA MEP
Située au cœur de Paris, dans un ancien hôtel particulier du XVIIIe, la Maison Européenne de la Photographie (MEP) est une institution dédiée à la photographie sous toutes ses formes : l’exposition, la page imprimée et le film.
La MEP expose des artistes de renommée internationale. Sa programmation met en lumière la diversité des approches artistiques propres au medium tout en assurant une ouverture vers les autres arts. Un espace est consacré à la jeune génération de photographes et vidéastes émergents.
Elle rassemble une importante collection de photographies représentative de la création photographique internationale des années 1950à nos jours, contenant des ensembles importants de certains des plus grands photographes de notre époque, et possède l’une des plus grandes bibliothèques spécialisées en Europe ainsi qu’une librairie spécialisée.
MEP – Maison Européenne de la Photographie
5/7 rue de Fourcy – 75004 Paris
+33 (0)1 44 78 75 00
www.mep-fr.org
Suivez moi sur Instagram @obsessionluxe
LES FRANCISCAINES – Sebastião Salgado, Collection de la MEP
LES FRANCISCAINES – Sebastião Salgado, Collection de la MEP
By Christel Engström
LES FRANCISCAINES Sebastião Salgado, Collection de la MEP A lire aussi : Hommage à Sebastião Salgado LA PROMESSE ? Les Franciscaines est particulièrement heureux de présenter à Deauville, dans le cadre de l’année France-Brésil, l’œuvre de Sebastião Salgado, artiste majeur et photographe mondialement reconnu. Depuis un demi-siècle, son travail a marqué l’histoire de la photographie […]


LES FRANCISCAINES
Sebastião Salgado, Collection de la MEP
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Après le succès de l’exposition consacrée à Irving Penn en 2023, c’est avec une immense joie que nous renouvelons ce partenariat pour offrir un parcours inédit dans l’univers de Salgado.
L’exposition débute avec son premier projet personnel Autres Amériques, où il explore l’âme de l’Amérique Latine, son continent d’origine, et y forge son style inimitable, mêlant perfection de la composition et maîtrise du noir et blanc.
Elle se poursuit par de larges extraits de ses deux grands projets : La Main de l’Homme et Exodes dans lesquels il a parcouru le monde pendant des décennies pour capturer les fractures et les grandes révolutions sociétales de notre époque. Enfin, elle s’achève avec Genesis, une ode au monde des origines, où Salgado célèbre les parties préservées de notre planète, à l’écart de la folie des hommes.Je me réjouis que cette exposition, dédiée à l’un des plus grands photographes de notre temps, invite également à une réflexion essentielle sur les enjeux cruciaux de l’avenir de notre planète.
Philippe Augier, Maire de Deauville
Président des Franciscaine
EDITO DU COMMISSAIRE
Sebastião Salgado a réalisé, pendant près de cinquante ans, une œuvre considérable, en mettant la problématique humaine au centre de son projet. Il est devenu l’une des plus grandes figures de la photographie humaniste et documentaire moderne.
Il s’est attaché aux grandes mutations de notre époque dont sont victimes les populations les plus fragiles, subissant les conflits et la pauvreté ; ainsi que les dérives tragiques, tant humaines qu’environnementales, d’une société industrielle en voie de disparition. Son travail associe une analyse rigoureuse des situations, à une puissance plastique formelle et poétique.
A travers la force graphique de ses images, par sa maîtrise toute en nuance du noir et blanc – sa palette de gris est parfaitement maîtrisée -, ses images puissantes incarnent, au plus haut point, le pouvoir qu’a la photographie de changer notre regard sur le monde.
Cette exposition présente deux faces du travail de Sebastião Salgado à travers une sélection de tirages issus de la collection de la Maison Européenne de la Photographie à Paris.
La MEP a soutenu le travail de Sebastião Salgado dès les années 1980. Elle a constitué une collection unique et représentative de son travail et a exposé ses travaux à de multiples reprises. Ce soutien a permis au photographe d’entreprendre dans les années 1990 certains de ses plus grands projets et en retour, Sebastião et Lélia Wanick Salgado ont soutenu la MEP, à travers une importante donation en 2018, célébrant ainsi près de quarante ans de relations fortes et amicales.
Le parcours s’attarde d’abord sur les 25premières années d’un photographe engagé qui s’est confronté à la fureur et aux tourments de l’humanité ; suivi de son regard sur le monde des origines à travers son projet Genesis, hommage à la beauté et à la fragilité d’une planète restée à l’abri de la folie des hommes et qu’il est vital de préserver.
Sebastião Salgado a quitté le Brésil, alors sous la coupe d’une dictature militaire, en1969, pour la France, avec Lélia Wanick Salgado, son épouse qui est sa partenaire de vie et de travail depuis le premier jour. Après une solide formation en économie sociale, et alors qu’il travaille comme économiste dans un grande organisation international à Londres, il revient en Franceen 1973, et décide de tout abandonner pour devenir photographe.
Très vite il s’oriente vers une photographie sociale, rejoignant les grandes agence sde presse française, Sygma, Gamma, puisMagnum en 1979. Pendant 25 ans, il sillonne le monde en mettant la problématique humaine au centre de ses projets.Ses premiers reportages portent sur la condition des travailleurs immigrés en Europe ou sur les ravages de la sécheresse et de la famine en Afrique (1984-1985).Puis il entreprend son premier grand projet personnel : Autres Amériques(1977-1984), où il revisite l’Amérique latine, son continent d’origine, en évoquant la persistance des cultures indiennes et paysannes.
Riche de sa formation en économie, il décrypte et documente les grands mouvements sociaux et politiques qui modifieront les équilibres du monde à la fin du siècle dernier, et leurs conséquences sur les populations. Ce qui caractérise sa démarche photographique, c’est l’ampleur des projets qu’il réalise sur plusieurs années, fondés sur une riche recherche documentaire et un discours social et politique réfléchi. Il créé sa propre structure dirigée par son épouse Lélia Wanick Salgado qui réalisera ses grandes expositions et dessinera ses ouvrages les plus emblématiques.
Il se lance ainsi dans de vastes fresques photographiques. Ce sera La Main de l’Homme où pendant six ans, il parcourt trente-cinq pays à la recherche des industries en voie de disparition, et qui emploient encore des travailleurs manuels(1986-1992), puis Exodes(1994-1999), sur les vastes mouvements migratoires qui bousculent les équilibres de notre planète : l’abandon des campagnes vers les villes, l’immigration économique, les réfugiés fuyant les conflits les plus terribles.
A force de côtoyer la misère et la souffrance au fil de ses nombreux reportages et de voir la violence d’un monde en perdition, Sebastião Salgado traversera une période sombre de doute et de mélancolie. Mais en 1998, il entreprend, avec sa femme Lélia, la création de l’Institut Terra, vaste projet écologique sur les terres de la ferme familiale au Brésil, qui lui redonnera une énergie nouvelle. Il entreprend alors au début des années 2000, un nouveau projet intitulé Genesis, à la recherche du monde des origines, celui qui a évolué pendant des millénaires sans être confronté au rythme de la vie moderne, avant d’oublier ce qui fait de nous des êtres humains. Il réalisera de 2004 à 2012 près de trente-deux voyages aux confins du monde, des Galápagos à l’Amazonie, en passant par l’Afrique et l’Arctique. Cette deuxième partie de l’exposition nous révèle des paysages, un faune sauvage et des peuples qui ont su échapper au monde contemporain. Elle met à l’honneur ces régions vastes et lointaines où, intacte et silencieuse, la nature règne encore dans toute sa majesté, loin de la folie dévastatrice des hommes. Quelque 46% de la planète vivent encore au temps de la Genèse, nous rappelle Salgado.
En 2018, Lélia et Sebastião Salgado ont fait don à la MEP d’un ensemble exceptionnel de 105 tirages dont 75 de la série Genesis qui sont présentés ici pour la première fois.
Son ode à la fragilité de la terre est aussi une mise en garde sur tout ce que nous risquons de perdre.
Cette collection témoigne de l’engagement d’un homme et de son épouse, qui ont tout fait ensemble, et de l’immense talent d’un photographe qui a su regarder le monde au plus près, témoignant de ses grandes évolutions sociétales pour en traduire avec force les fractures et mais aussi ce qui lui reste d’humanité.
Pascal Hoël, Commissaire de l’exposition, Responsable des collections de la ME
PARCOURS DE L’EXPOSITION
1ÈRE PARTIE PHOTOGRAPHIES 1973-1999
Sebastião Salgado parcourt le continent africain dès ses premières années de photoreporter au milieu des années 1970.
Il couvre la guerre en Angola et au Sahara espagnol puis en1984 et 1985, il s’intéresse au Sahel. Cette région de l’Afrique qui traverse 6 pays a subi une sécheresse et une famine d’une ampleur jamais égalée et la guerre sévit dans certaines régions.
Salgado y travaille surtout avec les équipes de Médecins Sans Frontières au Mali, au Tchad, en Éthiopie, auSoudan et en Érythrée.Publiées dans la presse internationale, ses images de cette catastrophe humanitaire marqueront les esprits dans le monde entier.
De 1977 à 1984, Sebastião Salgado parcourt l’Amérique Latine, de la région torride, quasi côtière et basse du Nordeste du Brésil, jusqu’aux montagnes du Chili, de la Bolivie, du Pérou, de l’Equateur, du Guatemala et du Mexique.
« Ce travail dura sept ans, sept siècles plutôt, car je remontais le temps, à une vitesse lente et dense, qui marque le passage de toutes les ères dans cette région du monde, de tout un flux de cultures à la fois si différentes et si semblables dans leurs croyances, coups du sort et souffrance. » Sebastião Salgado
Il parcourt la Sierra Madre mexicaine, avec ses brumes, ses champignons hallucinogènes et ses peyotl magiques. Il partage la vie de communautés souvent isolées pendant de longues semaines.
Autres Amériques est le premier livre de Salgado. Publié en France par les éditions Contrejour en 1986, il est aujourd’hui reconnu comme l’un des ouvrages majeurs des années 1980 « pour la force des images qui déploient de page en page une vision du monde en accord avec une riche vision intérieure, qui permet de capter l’âme des êtres humains tout en les incluant dans la grande fresque universelle. » Claude Nori

Mineurs de charbon, Dhanbad,
État de Bihar, Inde, 1989
Collection MEP, Paris.
De 1986 à 1992, Sebastião Salgado réalise une série de reportages sur le travail manuel à travers plusieurs continents et 22 pays.
Ce projet est conçu dans le but de raconter l’histoire d’une époque et constitue une sorte d’archéologie visuelle d’une ère que l’Histoire connaît sous le nom de Révolution Industrielle. Salgado s’intéresse à l’exploitation du pétrole en Azerbaïdjan, aux chantiers navals en Pologne et enFrance, à la cueillette du thé au Rwanda, à la pêche au thon en Sicile, aux industries textiles au Bangladesh et auKazakhstan, et tant d’autres reportages qui racontent une humanité à la fois héroïne et victime d’un monde du travail impitoyable mais en voie de disparition.
« La main de l’Homme est un hommage aux travailleurs, l’adieu à tout un monde qui est en train de disparaître lentement, un tribut à ces hommes et à ces femmes qui travaillent encore avec leurs mains, comme ils l’ont fait pendant des siècles. » Sebastião Salgado
La Serra Pelada était une mine à ciel ouvert, située dans l’État dePara au Brésil, aujourd’hui fermée. Au plus fort de son activité,50 000 garimperos (chercheurs d’or) remontaient inlassablement de lourds sacs de boue, dans l’hypothétique espoir que l’un d’eux renfermerait de l’or.
L’état qui contrôlait la mine accordait des concessions appelées barranco à plusieurs centaines de personnes. Creusé uniquement à la verticale, un barranco était contrôlé par un surveillant que l’on reconnaissait généralement à ses vêtements propres. Une équipe de trois hommes creusait dans la boue tandis que les six autres hommes emportaient les sacs hors de la mine. Chaque sac pesait entre 35 et 65 kilos et l’ouvrier était payé en moyenne 20 centimes par sac. La mine était ouverte pendant la saison sèche, la nature du terrain rendait impossible l’utilisation de machines et les conditions de travail y étaient particulièrement éprouvantes pour ces hommes.
Après la guerre du Golfe de 1991, plus de cinq cents puits de pétrole crachentdes tourbillons de flammes rugissantes dans le ciel noirci.
Les experts les ont appelés « puits sauvages », pour désigner ces bouillonnements violents déversant pour certains des flots de pétrole brut, propulsant pour la plupart des torrents de flammes ronflants à 20 mètres dans les airs. Plusieurs sociétés, toutes originaires du Texas ou du Canada, viendront pour arrêter le désastre mais les ouvriers mettront plus d’un an à calmer les flammes.

Gisement de pétrole du Grand Burhan, Koweit, 1991
Collection MEP, Paris.

Canalisation d’eau potable desservant les quartiers prospères, bidonville de Mahim, Bombay, Inde, 1995
Collection MEP, Paris.
La pauvreté, les guerres et la répression déracine des centaines de millions de personnes dans le monde. Les bouleversements économiques survenus à l’échelle planétaire contribuent à appauvrir les campagnes.
L’exode rural crée des métropoles gigantesques, impossibles à gérer. Les personnes que l’on a arrachées à leur domicile ne sont que les victimes les plus visibles de ce bouleversement mondial.
De 1993 à 2000, Sebastião Salgado accompagne les grands mouvements de population à travers le monde.
Il passe six ans, aux côtés des migrants, dans les camps et dans les bidonvilles surpeuplés où les nouveaux arrivants achèvent le plus souvent leur voyage. Il parcourt ainsi plus de 35 pays pour témoigner de ces déplacements. Son projet évoque le périple des Latino-Américains vers les États-Unis, l’exode vietnamien, les populations afghanes déplacées, le drame des réfugiés de l’ex-Yougoslavie, des réfugiés hutus venus du Rwanda, le mouvement des paysans sans terre au Brésil, les mégalopoles d’Asie orientale et occidentale, et tant d’autres tragédies qui ont contribué à redessiner la planète.

Mouvement des paysans sans-terre, État de Sergipe, Brésil, 1996
Collection MEP, Paris
2E PARTIE GENESIS 2004-2011
« Sebastião Salgado se lance au début des années 2000 dans un grand projet intituléeGenesis.Il réalise de 2004 à 2012, près de32 voyages aux confins du monde, des Galápagos à l’Amazonie, en passant par l’Afrique et l’Arctique. Genesis est la quête du monde des origines, celui qui a évolué pendant des millénaires avant d’être confronté au rythme de la vie actuelle, avant d’oublier ce qui fait de nous des êtres humains. Ces photographies nous présentent des paysages, des animaux et des peuples qui ont su échapper au monde contemporain. Elles mettent à l’honneur ces régions vastes et lointaines où, intacte et silencieuse, la nature règne encore dans toute sa majesté. On peut s’abreuver à la splendeur des régions polaires, des forêts tropicales, des savanes, des déserts torrides, des montagnes dominées par des glaciers et des îles solitaires. Si certains climats sont tropfroids ou arides pour la plupart des formes de vie, on trouvera dans d’autres régions des animaux et des peuples qui ne pourraient survivre sans cet isolement. Ils forment ensemble une incroyable mosaïque où la nature peut s’exprimer dans toute sa grandeur.Les photographies de Genesis aspirent à révéler cette beauté. Elles constituent un hommage à la fragilité d’une planète que nous avons tous le devoir de protéger. » Lélia Wanick Salgado

Manchots à jugulaire sur un iceberg, Îles Sandwich du Sud, 2009 / Collection MEP, Paris.
Don de Sebastião Salgado et Lélia Wanick Salgado en 2018
Aux confins du Sud
Aux confins du Sud raconte l’histoire de l’Antarctique, ses paysages gelés et ses animaux robustes, manchots, otaries et baleines, notamment ceux photographiés dans leur aire de reproduction de la péninsule de Valdés. Puis en Géorgie du Sud, aux Malouines, dans l’archipel de Diego Ramirez et dans les îles Sandwich, les nombreuses espèces de manchots, d’albatros, de pétrels géants à ailes larges et de cormorans font leur vie.
Sanctuaires
Sanctuaires s’ouvre sur les paysages volcaniques et la faune unique des îles Galápagos et s’intéresse aux anciens peuples de Nouvelle-Guinée et d’Irian Jaya, aux Mentawaï de l’île de Siberut au large de la province indonésienne de Sumatra, ainsi qu’aux paysages, à la faune et à la végétation des différents écosystèmes de Madagascar.
Afrique
L’Afrique offre une grande variété, allant de la faune extraordinaire du delta de l’Okavango au Botswana aux gorilles du parc des Virunga à la frontière du Rwanda, du Congo et de l’Ouganda, du peuple Himba de Namibie et des tribus Dinkas du Soudan au peuple San du désert du Kalahari au Botswana, des tribus Omo dusud de l’Éthiopie aux anciennes communautés chrétiennes du nord de l’Éthiopie.
L’Afrique dévoile une remarquable panoplie de déserts, dont les couleurs vont du gris foncé au rouge profond, les textures du sable à la roche, certains plats comme des océans, d’autres interrompus par des montagnes arides. Pourtant, sur certaines images de Libye et d’Algérie, on trouve aussi des signes de vie, non seulement des cactus et des redents, mais aussi de l’art rupestre datant de plusieurs milliers d’années.
Terres du Nord
Terres du Nord montre les paysages de l’Alaska et du plateau du Colorado aux États-Unis, les paysages et la faune du parc national de Kluane sur l’île de Baffin au Canada, le Grand Nord russe, notamment la zone de reproduction des ours polaires sur l’île Wrangel, les peuples autochtones Nénèstes dans le nord de laSibérie ainsi que la péninsule du Kamtchatka.
Amazonie et Pantanal
Couvrant la forêt tropicale géante, vue de l’espace, l’Amazone et ses affluents ressemblent à un arbre de vie géant, dont les bras et les mains s’étendent du cœur duBrésil vers les pays voisins. Au nord, on trouve les Tepuis du Vénézuela, les formations géologiques les plus anciennes de la planète, ainsi que la faune et la flore du Pantanal, dans le Mato Grosso brésilien. Des images de la tribu indienne Zo’é, contactée pour la première fois il y a seulement vingt ans, et des tribus plus assimilées du bassin supérieur du Xingu, au Brésil, sont également incluses dans le reportage.

Les femmes zo’é se teignent le corps avec un fruit rouge, l’urucum ou roucou, village de Towari Ypy, Etat de Pará, Brésil, 2009 / Collection MEP, Paris.
Don de Sebastião Salgado et Lélia Wanick Salgado en 2018
FOCUS SUR 3 ŒUVRES
MUDMAN
Les Hautes-Terres de Papousie-Nouvelle-Guinée aux vallées fertiles, aux rivières turbulentes et aux chaînes de montagnes en dents de scie qui courent jusqu’à l’horizon sont une région aussi spectaculaire que magnifique.
Il a fallu attendre les années 1930 pour que le monde moderne entre en contact avec les tribus diverses et d’une grande créativité artistique qui y vivent. Les Mudmen, « hommes de boue », sont parmi les plus étonnantes créations de l’univers imaginaire de Hautes-Terres.

GARIMPEROS
Chaque jour 50 000garimperospénètraient dans la mine à ciel ouvert de Serra Pelada.
Et enfoncés dans la boue creusaient pour trouver de l’or dans l’Etat brésilien de Para.Les porteurs devaient garder le plus possible les mains libres s’ils voulaient rester en équilibre sur les échelles jalonnant le dur chemin qui menait du fonds de la mine à la surface.

Mine d’or de Serra Pelada, État de Parà, Brésil, 1986
Collection MEP, Paris
LE MOUVEMENT DES PAYSANS SANS-TERRE AU BRÉSIL
Durant de long mois, 2800 familles ont occupé la plantation de Cuiaba dans le Xingo Sertao, en bordure du fleuve Sao Francisco, jusqu’à ce que l’expropriation du domaine soit enfin approuvée, le 6 mai 1996. Ce fut une grande victoire pour les paysans qui se rassemblèrent pour fêter l’événement. État de Sergipe, Brésil, 1996.

COMMISSARIAT
PASCAL HOËL
Responsable des collectionsMaison Européenne de la Photographie, Paris Pascal Hoël a assuré le commissariat de nombreuses expositions à la MEP ou hors les murs autour des travaux de photographes tels que Valérie Belin, Harry Callahan, Stéphane Duroy, Raymond Depardon, Robert Frank, Michel Journiac, Ikko Narahara, Irving Penn, Klavdij Sluban, Johan van der Keuken, Sabine Weiss, …
INFORMATIONS PRATIQUES
TARIFS
- PASS EXPOSITIONS
Plein tarif : 13 €
Abonnés Friendciscaines : 8 €
Tarif jeune et solidaire : 5 €
- VISITES COMMENTÉES
Samedi 14h30 (hors billet d’entrée)
Plein tarif : 5 €
Abonnés Friendciscaines : 3 €
Tarif jeune et solidaire : 2 €
ABONNEMENT FRIENDSCISCAINES
Le Pass Friendciscaines est un abonnement annuel aux Franciscaines.
Il permet d’avoir accès à une large offre de propositions culturelles dans des conditions privilégiées : expositions, spectacles, concerts… Il inclut l’emprunt de toutes les collections de la médiathèque, un accès aux ressources numériques, un accès illimité au musée André Hambourg, un libre accès au FabLab, des tarifs réduits pour les expositions temporaires et les spectacles etc.
LES FORMULES
Pass individuel : 60 € et Pass+ : 90 €
Pass Famille : 100 € et Pass+ : 150 €
Pass étudiant et solidaire : 30 €
Pass entreprise (10 abonnements ou +) : 55 € par pers.
Pass jeune : 12 €
NOUVEAU ! Avec le PASS+ profitez des expositions temporaires en illimité !
LES FRANCISCAINES
Ouvert en mai 2021,Les Franciscaines – Deauville associe dans des espaces communs : une médiathèque, un musée, des espaces d’expositions et une salle de spectacles. Pour la première fois, du matin au soir, les livres, les œuvres du musée, les rencontres et conférences ainsi que les spectacles et concerts se découvrent et se vivent au sein d’un même site.
Ce lieu de vie et de culture, a pris corps dans un ensemble patrimonial remarquable du xixème siècle, l’ancien couvent des sœurs Franciscaines, dont il conserve le nom, rénové et réinventé par l’architecte Alain Moatti. Les Franciscaines déploie toute l’année une programmation transversale et des expositions singulières pour fédérer et décloisonner les pratiques culturelles en rassemblant les générations. Un lieu intergénérationnel où le visiteur devient acteur de son expérience, où il se sent comme chez lui, dans un espace-temps à part.
Avec cet équipement, la Ville de Deauville a créé un lieu unique et novateur qui lui ressemble. En trois ans, Les Franciscaine sa accueilli plus de 750 000 visiteurs.
HORAIRES
10h30 > 18h30
145 B Avenue de la République,
14 800 Deauville
Du mardi au dimanche
CONTACT
contact@lesfranciscaines.fr
Téléphone : 02 61 52 29 20
www.lesfranciscaines.fr
LA MEP
Située au cœur de Paris, dans un ancien hôtel particulier du XVIIIe, la Maison Européenne de la Photographie (MEP) est une institution dédiée à la photographie sous toutes ses formes : l’exposition, la page imprimée et le film.
La MEP expose des artistes de renommée internationale. Sa programmation met en lumière la diversité des approches artistiques propres au medium tout en assurant une ouverture vers les autres arts. Un espace est consacré à la jeune génération de photographes et vidéastes émergents.
Elle rassemble une importante collection de photographies représentative de la création photographique internationale des années 1950à nos jours, contenant des ensembles importants de certains des plus grands photographes de notre époque, et possède l’une des plus grandes bibliothèques spécialisées en Europe ainsi qu’une librairie spécialisée.
MEP – Maison Européenne de la Photographie
5/7 rue de Fourcy – 75004 Paris
+33 (0)1 44 78 75 00
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